Lorsqu'on se perd dans une grande forêt...

La forêt de Versailles était une grande forêt. Longeant le village mais aussi le Palais Royal de Versailles, ses arbres mystérieux semblaient toujours vous cacher quelque chose, comme vous provoquant pour que vous entriez dans cette masse de feuilles et que vous vous y perdiez. Isabelle, curieuse, désirait depuis petite découvrir tous ses mystères, mais cette dense étendue d'arbres était bien trop grande pour qu'une petite fille parte ainsi à l'aventure. Mais même en grandissant, jamais n'avait-elle pu tout explorer. Ne connaissant pas tous les arbres et toutes la forêt, il serait facile pour cette demoiselle de se perdre. Aussi était-elle prudente lorsqu'elle s'y aventurait pour X raison ; mais aujourd'hui, la prudence et la méfiance avaient manqué. C'est ainsi qu'après deux virages de sentiers et emprunts de "raccourcis", notre brunette se perdit.
Non, elle ne retrouvait plus le sentier, et aucun indice ne permettait de rebrousser chemin. Partout où elle regardait, c'était des arbres, des arbres et encore des arbres. Comment s'y retrouver là-dedans ? Mais pourquoi était-elle venue se fourrer dans la forêt, déjà ? Ah, oui. Explorer, et changer un peu du quotidien. Mauvaise idée, je vous dit.
La preuve, Isabelle se trouve perdue. Cheminant un peu, elle n'était parvenue qu'à trouver une clairière baignée par le Soleil, et c'était tout. Ce n'était pas le genre de fille à pleurer pour un égarement, mais je dois avouer qu'elle n'était pas non plus ravie. Aussi, légèrement contrariée, elle se résigna à s'asseoir sur un rocher de la clairière pour mieux penser... attendre d'avoir une idée. Que ferait-elle maintenant ? Mais, perdue dans ses pensées, cette demoiselle n'entendit pas quelqu'un s'introduire dans la clairière, et c'est pour cela qu'elle ne leva pas le regard ni ne salua, se croyant toujours seule. Qui donc interrompait la tranquilité de cette jeune fille du peuple ?

Nombre de messages : 66 Age : 34 Date d'inscription : 28/04/2007

Isabelle était partie il y avait déja bien une heure de cela et cela faisait donc par conséquent une heure qu'Anne se retrouvait seule à errer dans Versailles. Et si il y avait bien deux choses qu'elle détestait c'était être seule et être seule sans Isabelle. Comment vous décrire cela: elle et Isabelle avait grandit ensemble et bien qu'étant d'un an l'aînée de la Brunette elles étaient devenues les meilleures amies. Elle considérait Isabelle comme la soeur qu'elle n'avait jamais eu ...

Après avoir énuméré dans sa tête tout les lieux ou Isabelle aurait pu se trouver, Anne en était venue à la conclusion que sa "soeurette" avait encore une fois du se perdre dans la forêt. Elle se permit de sourire à cette pensée, car il n'y avait bien qu'à Isabelle qu'arrivait ce genre de chose.

Anne s'était donc mise en route pour la forêt de Versailles. Bien sur Isabelle pouvait être n'importe où, mais elle n'avait rien d'autre à faire que la chercher aujourd'hui. Errer dans la forêt lui rappelait les jeux qu'elle y faisait avec son amie, elle se revoyait jouer à cache cache, courant entre les arbres. Que de bon souvenirs. Mais alors qu'elle pensait que tout ses espoirs de retrouver Isabelle était perdu elle arriva dans une petit clairière ou était assise .... Isabelle, sur un petit rocher.

Elle se mit donc à courir, pour traverser la distance qui la séparait de celle qu'elle aimait tant.

"Isabelle ... sa fait une heure que je te cherche !"

Non, vous ne vous y trompez pas. Il n'y avait dans le son de sa voix aucun ton de reproche. Elle disait juste cela pour la taquiner

Bon, j'avoue qu'à ce stade-là Isabelle commençait à désespérer de ne jamais revoir Anne et sa maison et Versailles et et caetera. Effectivement, POURQUOI est-ce que ça ne lui arrivait qu'à elle ? Je veux dire, ce n'est pas comme si elle s'était déjà perdue dans la forêt avant. D'accord, peut-être une ou deux fois, mais c'est tout, hein.
Au bout d'un moment, la jeune brunette s'était donc apparemment résignée, et s'était couchée... heum, non, étalée à plat ventre sur le rocher. Qui était plat, je vous rassure. Après un moment de divagation et de rassuration d'elle-même ("Allez, il faut bien qu'un jour quelqu'un vienne te chercher. Tu ne mourras pas ici... Oh mon Dieu ! J'espère que je ne vais pas errer dans cette forêt pendant des années ! Je ne veux pas mourir ici ! Je veux que l'on vienne me sauver ! À L'AIDE !" Entre autres, je vous laisse imaginer le reste.), la jeune fille vint enfin à entendre une voix familière. Pas n'importe quelle voix familière, heureusement, merci pour elle.

- ANNE ! hurla-t-elle quasiment. Ah, heureusement que tu es là ! Je pensais déjà périr ici ! Qu'aurais-tu fait sans moi ? Hein ?

Je vous jure qu'elle était bel et bien désespérée en prononçant ces mots. D'accord, la fin était un peu plus amusante, démontrant son soulagement. Mais elle ne se garda pas de témoigner sa joie en sautant de sa position (non confortable, soit dit en passant) sur le rocher et cheminant allègrement vers son amie.

- Mais, attends, pourquoi me cherchais-tu ? émit-elle avec curiosité.

C'est vrai, quoi. Pourquoi la cherchait-elle ? Pour plumer des poulets ? Non parce qu'il devait bien y avoir une raison. Et Isabelle était curieuse de nature. Alors ? Pourquoi ?

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Ouf ... point rassurant Isbelle n'était pas morte de faim et de désespoir sur ce vieux cailloux perdu en plein milieu de la forêt ! C'est vrai ça ! Qu'aurait-elle fait sans elle: rien du tout, elle aurait dépérit petit à petit. Anne sans Isabelle cela ressemble un peu à un chien sans patte, pas très ragoutant hein ? Mais au lieu de s'apesantir sur ces détails négatifs pensont plutôt au sourire radieux qu'avait à présent Anne.

Elle regardait à présent son amie la mine pensive, faisant semblant de chercher ce qu'elle pourrait exactement faire sans elle. A vrai dire elle aimait bien la taquiner, lui faire genre que si elle n'était pas la elle s'en sortirait quand même aussi bien. Isabelle détestait ça mais cela la faisait rire elle ! C'est donc avec un petit sourire espiègle qu'elle répondit:

"Oh tu sais j'aurais pu faire plein de choses"

Mais bien sur elle ne le pensait pas. La seule chose qu'elle avait souhaité en partant explorer la forêt avait été de revoir sa Brunette préférée. Il n'y avait pas de raison particulière à cela, mais les deux jeunes filles étaient un peu comme les deux doigts de la main et tout le monde sait que deux doigts séparés ne servent plus à grand chose.

"J'ai besoin d'une raison pour retrouver ma petite soeur !"

Mais Isabelle n'avait pas tout à fait tort, car bien sur elle s'ennuyait mais elle avait aussi repéré des petites choses interressantes à faire. Parfois, du haut de ses 17 ans, Anne allait aider ses parents ainsi que ceux de Isabelle dans leur travail. La plupart du temps elle n'avait qu'à aller vendre de la nourriture au marché. Mais elle avait l'habitude de combler les plus grosses parties de ses journées à se promener avec son amie en parlant de tout et de rien et surtout des petites bêtises qu'elles pourraient faire pour embêter ceux qui se croyaient supérieur. Rien de bien méchant je vous rassure, mais les deux jeunes filles étaient bien connus des habitants de Versailles pour quelque petits "méfaits", enfin c'était la façon dont les nobles qualifiais leurs actes.

"Tu sais il y a du remue ménage à Versailles. Une garnison de soldat viens d'arriver en ville et je me disais que sa pourrait être amusant de savoir ce qui ce passe"

Sa proposition avait été agrémenté d'un clin d'oeil. Elle espérait qu'Isabelle accepterait, après tout partir à l'aventure était leur passe temps favoris

Après son désespoir momentané, passé d'ailleurs très vite pour que ce soit un désespoir grave, l'adolescente, finit par croiser les bras et regarder sceptiquement son amie. Pfff, voyons, qu'aurait pu faire Anne sans elle ? Modestement, Isabelle se savait in-dis-pen-sa-ble. Du moins pour Anne. Mais la jeune fille leva un sourcil en voyant l'autre brune réfléchir au sujet. Eh. Il n'y avait pas à réfléchir. Anne savait très bien que sans Isabelle, il n'y avait plus de Anne !
C'est pourquoi Isabelle fut faussement enragée à la réponse que trouva sa "grande soeur" à sa propre question réthorique.

- Eeeeeh ! Arrête un peu, veux-tu ? Tu sais bien que je suis ta seule et unique raison de vivre, et que sans moi tu serais morte.

Hum, d'accord, ce n'était pas totalement vrai, mais... on va faire semblant que si, pour ne pas contrarier une brunette à caractère enflammé. Quant à son autre question, la réponse ne lui semblait pas satisfaisante. Aussi prit-elle un air suspicieux.

- Bien sûr que tu as besoin d'une raison.

Comme un déclic, pourtant, la mine d'Isabelle se transforma en mine confiante, et elle révéla, comme si elle détenait toute la vérité du monde.

- Oh, mais je sais pourquoi. Parce que tu ne peux pas vivre sans moi. Oui, ça doit être pour ça.

Personnellement convaincue de cela, l'expression de la brunette changea radicalement en entendant la nouvelle sur une possibilité de trouble. Ah, du remue-ménage ? Cela risquait d'être intéressant... ses yeux se tournèrent vers Anne, pétillants de malice et d'excitation.

- Aaaah, mais qu'attends-tu alors pour me sortir de cette forêt ? Je VEUX savoir ce qui se passe ! Et si possible, embêter un noble, ou un bourgeois, au choix... tu me laisseras choisir celui que je veux embêter cette fois-ci ? La dernière fois c'est toi qui as choisi ! Alleeeez, s'il te plaît ?

Ah, bravo... maintenant, Isabelle ne tenait plus en place. Il est vrai que faire des bêtises et des complots contre les riches était un passe-temps plus qu'amusant... Bien plus que d'aider ses parents avec leur boutique !

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Il y avait certain moment où Anne avait réellement l'impression d'être la grande soeur d'Isabelle. Et tout le monde sait que le plus grand plaisir d'une grande soeur c'est de réussir à faire enragée sa petite soeur ! Et il faut dire que dans ce domaine Anne excellait, il n'y avait pas une journée où elle ne prenait pas un malin plaisir à taquiner Isabelle. De plus la voir réagir faisait naître en elle de grande crise de rire qu'elle s'efforçait souvent de garder cachée pour garder un aspecte extérieur sérieux.

Isabelle n'avait pas tout à fait tort, sans avoir tout à fait raison. Avec les autres, les membres de sa famille, Anne, mais sans Isabelle elle n'était plus rien. A vrai dire elle n'avait jamais pensé être séparée d'elle un jour. C'est dont en roulant discrètement des yeux, contente d'avoir réussit à faire réagir la Brunette, qu'elle l'écouta se révolter contre le fait qu'elle est Oser dire qu'elle pourrait faire beaucoup de chose sans elle.

Mais le moment qu'elle attendait avec impatience arriva et comme elle le pensait Isabelle était plus que ravie de savoir qu'il y avait enfin une occupation au village car il faut avouer que ces derniers temps cela avait été plutôt calme ... et ennuyant pour les deux jeunes filles.

"Hey ne me presse pas ! C'est tout qui est venue te perdre dans cette forêt pas moi ! Si sa ne tenais qu'à moi, nous serions déja en train de nous amuser !"

C'était en réalité tout le contraire, car bien que plus posé en apparence que Isabelle, Anne n'en n'était pas moins tout aussi excitée. Elle était préssée d'être de retour à Versailles afin de pouvoir espionner la nouvelle Garnison et ainsi repérer celles pourraient faire pour s'amuser. Oui car s'amuser était bien le mot, car en faisant cela les deux jeunes filles n'avaient envit de faire de mal, mais il faut bien comprendre que pour deux pauvres femmes du peuple tout les moyens étaient bons pour oublier la misère. Anne ne se considérait pas comme malheureuse, elle était contente de la vie qu'elle menait mais parfois la faim était plus forte que le reste et ces petites "actions" contre les nobles avait de quoi la revigorer.

"La sortie c'est par la .."

Tout en parlant Anne avait désigné le coin de la forêt par lequelle elle était arrivée. Contrairement à Isabelle, elle avait un minimum le sens de l'orientation et elle avait gardé dans sa tête le chemin vers la sortie. Se mettant alors en route, pour retourner à Versailles elle répondit à la question de sa soeurette

"Bon d'accord cette fois ci c'est à ton tour de choisir. Mais d'après ce que j'ai pu voir et entendre nous aurons vraiment le choix ! Je ne sais pas ce qui se passe mais il y a beaucoup de monde à embêter"

Mais Isabelle était trop excitée pour prendre les "rabat-joiecités" d'Anne au sérieux. Alors, tout ce qu'elle fit fut tirer puérilement la langue à sa 'grande soeur', parce qu'elle n'avait pas envie de se faire réprimander pour s'être perdue dans la forêt.

- Ce n'est pas pour autant que tu ne nous fais pas perdre du temps ! Et puis, avoue que tu es toute aussi impatiente que moi ! Arrête de parler, un peu, et sors-moi de là. S'il te plaît.

Le "s'il te plaît" avait été ajouté en un marmonnement. Bien qu'impatiente et pleine d'envie de faire des bêtises, Isabelle ne voulait pas non plus donner d'ordres à sa meilleure amie. Non, elle qui détestait les ordres, elle n'en donnerait à personne, surtout pas à ses proches... la politesse était donc nécessaire.
Ce fut avec satisfaction qu'elle observa Anne lui indiquer la direction sauveuse. Sauveuse de toute sa vie. Ben oui. Imaginez un peu ce qui se serait passé si elle avait erré ici pour le restant de ses jours ? Anne serait morte de chagrin, Isabelle ne connaîtrait jamais l'amour, ne ferait plus jamais de bêtises, ne se marierait jamais et n'aurait jamais beaucoup d'enfants, et ne pourrait jamais donner une leçon aux stupides nobles. Trop de jamais pour la jeune fille.

- Oh, mais je le savais, tu sais, fit-elle d'un air faussement convaincu pour taquiner à son tour sa soeurette. Je voulais juste voir si tu saurais vraiment me sortir de là. Et, au fait... heum... merci de m'avoir sauvé la vie.

Cette réplique fut agrémentée d'un clin d'oeil. Que ferait-elle sans Anne, elle aussi ?
La demoiselle se pressa de suivre son amie pour ne plus se perdre. Franchement, ce serait trop cruel de se perdre maintenant à nouveau. Anne serait morte de chagrin, Isabelle ne connaîtrait jamais l'amour,... euh, bref, je crois que je l'ai déjà dit.
Tout en suivant les moindres pas d'Anne, puis en se pressant pour arriver à sa hauteur, Isabelle commença ses projets avec son ton de voix amusé et impatient.

- Oui, peut-être, mais en tout cas, moi je veux le noble le plus beau, le mieux bâti, et le plus soigné... donc, forcément le plus hautain et odieux, à embêter. Ou alors une de ces hautes dames de la cour qui serait peut-être venue voir la Garnison, avec un peu de chance. Celle qui aura l'air la plus stupide et méchante. Je sens que je vais me régaler à leur faire des misères !

Je sais, je sais... elle ne tenait vraiment plus en place. On aurait cru voir une puce la veille d'un assaut de poulet. Ça vous étonne ? Il se trouve que ça faisait longtemps qu'Isabelle n'avait pas pu s'amuser à ça avec Anne ; ces derniers temps étaient calmes... un peu... trop... beaucoup... trop... calmes. Et elle préférait évidemment lorsque c'était plus agité...

Nombre de messages : 66 Age : 34 Date d'inscription : 28/04/2007

Quel âge avait-elles déja ? 16 et 17 ans ! Et bien je crois qu'en ce moment on pouvait se permettre d'en douter car les tirages de langues répétitifs et leur conversation n'avaient de bien mature. Mais pourquoi être mature alors que la vie est bien plus agréable en s'amusant.

-Mais bien sur que je savais que tu savais où se trouvait la sortie. Je n'en n'ai jamais douté un seul instant !

Anne était de plus en plus préssée d'arriver à Versailles, l'excitation d'Isabelle étant très contagieuse et elle commençait à croire que le chemin qui menait hors de la forêt serait incroyablement long. En réalité, Isabelle ne s'était pas égarée très loin de la sortie, mais cela Anne préférait le garder pour elle.

Des idées commençaient déja à germer dans leurs esprits alors qu'elles ne savaient même pas encore ce qui se passait au village. C'est à peine si dans quelques minutes les deux jeunes filles n'auraient pas dressée une liste de "comment torturer les nobles en 10 leçons".

-Et moi alors ! Qu'est ce qu'il va me rester ! J'espère que tu comptes partager avec moi.

Il était certain qu'Anne ne laisserait pas Isabelle s'amuser toute seule avec les nobles dont il était le plus facile de s'amuser. Anne préférait préférait penser qu'il y aurait deux nobles beaux et bien bâtis, et donc comme le disais si bien Isabelle, par la même occasion hautains et odieux. C'étaient ceux la qui se moquaient le plus souvent des gens du peuple car les plus simples soldats eux se mêlaient parfois au peuple, alors que ce même peuple était invisible pour ces nobles dames.

-Marche plus vite ...

Et oui, Anne avait encore préssé le pas. C'était à se demander qui était la plus préssée des deux. Son sourire s'élargissait à chaque pas en pensant à toutes les choses qui allaient probablement se passer cette après midi avec Isabelle. Cela garantissait quelques fous rires et c'était tant mieux. Enfin une journée comme en rêvait Anne depuis si longtemps

-Image qu'entre temps ils soient repartis, ou bien que leur campement est brûlé ! Cela serait trop bête de les rater !

Il n'y avait rien de mieux que se genre de petites frayeures que les deux jeunes filles savaient tout de même impossible, pour se stimuler et se presser

Isabelle ignora délibérément l'ironie d'Anne. Elle n'en avait que faire. Maintenant, elle pensait surtout à la Garnison et aux riches qu'elles pourraient faire baver. Évidemment, les projets pleuvaient. C'est qu'il fallait au moins arriver avec quelques idées. Parce qu'il est vrai que l'improvisation était, dans ce domaine-là, le plus amusant pour les jeunes filles, mais il ne fallait jamais y aller sans au moins une ou deux idées en tête. Aussi irréfléchies qu'elles soient.

- Mais bien sûr, pour qui me prends-tu ? L'idéal, ce serait qu'on s'attaque à un couple. Tu sais, le plus réputé, connu et mesquin. Mais après il va falloir vite déguerpir... imagine seulement si l'on nous prenait ?

Mais la dernière phrase, la brunette n'y pensait même pas ; généralement, l'escapade venait tout en dernier dans leur esprit, lorsque le méfait était accompli. En un mot, elles s'en fichaient pour l'instant.

Isabelle marchait déjà vite, et on lui pria de se presser encore plus. Hum, elle hésitait entre ralentir pour embêter Anne et foncer pour ne pas rater la garnison. La deuxième option fut choisie. Elle se mit à courir.

- C'est ridicule ! cria-t-elle tout en courant. Si leur campement avait pris feu, c'est qu'on y serait déjà passées. Et s'ils ont un campement, c'est qu'ils ne vont pas partir de sitôt ! De toute façon, on verra bien !

Mais la jeune paysanne était quand même un peu inquiète. On ne sait jamais... Elle pressa le pas encore, alors qu'elle était déjà à bout de souffle. Jusqu'à ce qu'elle se rendit compte qu'elle était devant Anne. Hum. Sans savoir le chemin, elle risquait encore de se perdre, si elle n'attendait pas son amie. Alors, tout essoufflée, elle s'arrêta. On aurait cru qu'elle allait mourir d'asphixie ou je ne sais quoi. Elle s'appuya contre un arbre et demanda, dans une voix étouffée :

- C'est -pffff- encore -ouff !- loin ? -respiiiiire !

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Isabelle n'avait pas tort, il ne fallait pas non plus oublier la dernière phase de chacun de leur plan machiavélique: la fuite ! Mais Anne ne se faisait pas de soucis pour ça car elles étaient les reines de la course à pied et comme elles connaissaient Versailles comme leur poches elles n'avaient aucun mal à les distancer. Et puis il faut dire que poursuivre deux demoiselles dans une armure sa n'avait rien de pratique.

-Personne ne nous prendra jamais ! Ils sont bien trop bêtes pour ça et puis si jamais un garde nous met la main dessus il suffira d'un battement de cil pour le distraire et se faire la belle

Et bien quoi ! Anne n'était pas sotte, elle avait bien vu que d'année en année elle s'était transformé en une belle jeune femme tout comme Isabelle. Et rien de mieux qu'une belle femme pour troubler un jeune homme. Après tout si jamais elles se faisaient attraper ces soldats n'oseraient pas leur faire du mal ... non ?!

Mais pendant qu'elle pensait à cela Isabelle avait prit sa remarque au sérieux et elle était à présent au moins cinq mètres devant elle. Mais ce qui surprit le plus la jeune femme fut la tirade d'Isabelle dans sa course, la s'en était trop et elle ne put garder en son fort intérieur son fou rire.

-Peut-être bien quand arrivant ils ont appris notre existence et connaissant notre réputation ils auront pris leur jambes à leur coup !

Cette hypothèse plût beaucoup à Anne, imaginer les soldats du Roi détaller comme des lapins à la vue de deux jeunes femmes était assez drôle.
Anne prit son temps pour traverser la distance qui la séparait d'Isabelle, après tout comme l'avait dit celle ci elles avaient tout leur temps. De toute manière l'orée de la forêt était à peine à cinq minutes de marches et on pouvait commencer à distinguer la sortie.

-Regarde c'est juste la !

Anne avait une nouvelle fois montrée la direction à son amie. Une envie folle de courir la prit soudain mais voyant la mine exténuée d'Isabelle elle se dit qu'il vallait mieux garder ses forces en cas de "fuite". C'est donc en marchant d'un pas tranquille qu'elle se dirigea vers la sortie et par la même occasion leur terrain de jeux futur.

Notre brunette sourit à la remarque de son amie. Ah, des battements de cils ? Eh bien, eh bien, eh bien... l'adolescente ne connaissait pas cette facette d'Anne ! Son sourire était autant amusé que moqueur. Ainsi répondit-elle, coquettement :

- Ah, Anne, je t'y prends... tu veux dire que courtiser un de ces riches ne serait pas un problème pour toi ? Et s'il était laid et t'enlevait dans son château, hum ? Vous vous marieriez et aurez beaucoup d'enfants ?

Pour plaisanter, Isabelle attrappa la main de sa soeurette et y planta un baiser léger, mais évidemment plein de moqueries, même par une espèce de maladresse qu'elle rajoutait exprès.

- Mademoiselle. Je vous aime tellement que je vais vous condamner à rester avec ma monstrueuse personne pour toute l'éternité !

Elle avait dit cela en prenant une grosse voix et en se courbant grossièrement. Après ce petit manège, elle ne put s'empêcher de glousser. Imaginer Anne prise dans cette situation était vraiment... hilarant !

Ce n'est qu'après sa course qu'elle se résolut à répondre à son amie, toujours aussi essoufflée.

- De - pfff - toute manière - rah ! - ces nobles se croient - de l'aaair ! - tellement supérieurs à nous que - ouf ! - qu'ils se croieraient tout aussi capables de nous matter !

Ah, super, elle avait un point de côté. Elle avait beau être très douée en fugue, il y avait des fois où son talent en course restait improuvé... Peut-être qu'il valait mieux pour elle courir en s'amusant. Ou peut-être tout simplement courir, mais sans PARLER en même temps. Parce qu'après le souffle manque... eh oui, Isabelle...

- Je croyais que tu voulais qu'on se presse, Anne ! Tu m'as donc fait courir pour rien ? Merci, je m'en souviendrai !

Ce fut ce qu'elle lança, faussement indignée, à la personne qui lui servait de meilleure amie. Agrémenté d'un grand...

- Eh ! Attends-moi !

Et elle se hâta de suivre celle-ci, ne s'apercevant même pas qu'il aurait fallu moins de cinq minutes pour retrouver le chemin vers la sortie et qu'elle ne s'était que stupidement perdue.

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Beurk ! Anne ne put réprimer une mine de dégout en s'imaginant mariée de force avec un noble vieux et moche. Le coup fatal arriva lorsqu'Isabelle évoqua avoir des enfants avec ce genre d'homme, plutôt mourir que cela ! Mais l'expression de son visage changea bien vite, car il fallait avouer que l'imitation de sa petite soeur était très réussit et à mourir de rire.

-Courtiser courtiser .... Tout de suite les grands mots ! Je dirais plutôt que c'est un moyen comme un autre de se sortir des ennuis

De toute manière Anne ne se voyait pas courtiser quelqu'un sauf en cas d'extrême nécéssité, mais elle se voyait plutôt courtiser par quelqu'un. Sa oui, elle en rêvait comme toutes les jeunes femmes de son âge mais en même temps la jeune femme avait bien souvent l'esprit trop occupé par d'autre chose pour penser à cela.

-Nous matter ! Mais sans nous ils ne seraient rien, seraient-ils vraiment aussi bête !!

Dans le petit esprit innocent d'Anne il était inconcevable de penser que les grands de ce pays puissent s'attaquer au peuple. Elle se croyait et se savait indispensable comme tous les autres. C'était à présent elle qui arborait un air faussement indigné: que les nobles pouvaient être bêtes, cela en devait désespérant.

Anne marchait doucement, prenant son temps alors que derrière elle Isabelle reprenait tant bien que mal sa respiration.

-Tu n'as qu'à courir plus vite !

Anne riait aux éclats. Décidément elle en était certaine sans Isabelle elle n'était rien et sa vie serait bien morose. Il leur fallut deux fois moins de temps qu'elle l'avait prévu pour arriver en dehors de la forêt et sous leurs pieds s'étendaient à présent Versailles. Se retournant elle ne put s'empêcher de sourire franchement en voyant Isabelle la rejoindre. Décidément elle était parfois très vache avec elle et il n'y avait bien qu'Isabelle pour la supporter du soir au matin

-Tu veux aller voir maintenant ? Sa n'est pas très loin d'ici que les soldats ont établit leur campemant

A question idiote Anne attendait une réponse ...idiote. Bien sur qu'Isabelle voulait se rendre tout de suite au campement, elles étaient sorties de la forêt rien que pour ça.

Évidemment que les nobles étaient bêtes, songeait Isabelle. Sinon, elles ne s'attaqueraient pas à leurs mesquines petites personnes. Juste parce qu'elles étaient socialement inférieures, ils les méprisaient... si ça ce n'est pas de la bêtise ! Parce que Dieu les avait faits tous égaux ! Peut-être que certains avaient-ils eu plus de chance, elle voulait bien le concevoir, mais n'étaient-ils tous créatures du Père ? C'est pour ça que notre jeune fille du peuple se voyait tous les droits du monde d'embêter les riches. Oh, et aussi parce que sinon, la vie ne serait pas drôle...

- Je sais, mais ils sont illogiques. Mets-toi bien ça dans la tête... Les. Nobles. N'ont. Aucune. Logique.

La jeune fille prononça cela lentement et clairement, comme si Anne pouvait avoir quelque mal à comprendre le Français. Mais aussi parce qu'Isabelle se récupérait à peine de son essoufflement. Pas parler trop vite, alors.

Courir ? Comment ça courir plus vite ? Elle était déjà près de mourir sans air ! Elle n'allait pas non plus se remettre à courir pour plaire à Mademoiselle Girond, déjà qu'elle avait couru en son honneur tout à l'heure...

- Pour que je coure, tu peux toujours courir ! trancha-t-elle encore à bout de souffle.

Néanmoins, la brunette n'eut d'autre choix que de rejoindre sa soeurette, à moitié à contre-coeur, mais certes pas en courant. En fait, en chemin, elle rouspetait mentalement en se demandant comment faisait-elle pour supporter cette... cette... cette espèce de... espèce d'Anne !

Mais quelle question idiote, vraiment ! Anne, est-ce que ça t'arrive de réfléchir ?

- Si je veux aller voir ? Bien sûr que non ! Je préfèrerais aller boire du thé avec Anne d'Autriche... Allez, arrête avec tes bêtises et viens, on a du boulot !

Alors, la brunette tira par le bras sa soeurette, n'ayant pas besoin de son aide, cette fois-ci, pour découvrir où était le fameux remue-ménage de Versailles, car il lui semblait qu'il venait une rumeur de la place des Pléiades...

[ HJ : On fait un sujet autre part ? ^^ J'crois que, pour la peine, je vais créer la Place des Pléiades, nom pourtant inventé par mouah xD ]

» Ma plus grande réussite na mooooiii(c'est pas souvent lol)
» Dans sa chambre
» Dans son bureau (découverte de son homosexualité)